"De toutes les couleurs...", 2018
                 Bernard MONTACLAIR
poèmes


Expériences multiples au fil de la vie.
Des moments heureux ou dramatiques, chacun peut en connaître le pittoresque, la saveur ou l'amertume.
Voyages, découvertes, rencontres, instants d'amour ou de révolte, semés à tout vent, à partager avec les amis aimés et leur en faire voir...

Des vers libres, très personnels, parfois colorés, directs et percutants souvent, authentiques toujours.
Claude LE ROY,
Président de la Société des écrivains normands.


« La poésie me paraît de plus en plus comme le langage approprié dans le domaine des sciences humaines, aux antipodes du jargon technocratique et péjoratif d’une psychologie élitiste et excluante.
Bernard MONTACLAIR


Avant-propos

Mon parrain Michel Herbert était le petit-fils d’un officier de la Commune. Chansonnier, humoriste, il était bien sûr, antimilitariste, anticonformiste. Ami des grands chansonniers montmartrois de l’époque. Je trouvais parfois chez lui, dans sa maison de la rue Boulard, Noël Noêl, Raymond Souplex, Léo Campion, Henri Monier attablés devant un beaujolais. Il chantait à la radio dans « Le grenier de Montmartre » de Jean Lec. « Comment voulez-vous que j’chante juste ? J’suis chansonnier ! J’suis chansonnier ! » Il écrivait dans Marius, « Le Hérisson », « Le Canard Enchaîné ». Il dessinait aussi. Dans un journal pour enfants, « Jeudi », il avait une page de BD. Il était auteur de « La Chanson à Montmartre », d’un recueil de poèmes, et de nombreux romans policiers. Vers la fin de sa vie, j’allais le voir dans sa maison-musée de St-Valéry sur Somme. Je lorgnais sur trois tomes de l’Encyclopédie édition 1788 qui trônaient sur une sellette à côté d’une statuette de Béranger. Je me risquais à ouvrir un volume avec respect et, après avoir franchi les pages de garde, je lisais avec émotion quelques pages.
Il m’en fit cadeau dans les derniers mois de sa vie. Ces trésors sont à l’abri de ma bibliothèque, avec quelques livres aussi qu’il m’a confiés. Chansons et poèmes d’Eugène Pottier (le parolier de « l’Internationale »), et un recueil de chansons et poèmes dont il était l’auteur : « La poubelle ». J’y ai trouvé ce poème  « Faut pas jouer avec ça ! ».
C’est pour lui rendre hommage que j’ouvre mes poèmes par ce texte qui n’a pas une ride.

Bernard MONTACLAIR

   


Format 13,5 x 19 cm, 168 pages, tirage numérique en 100 exemplaires, intérieur sur papier Munken Lynk 90g, couverture sur papier Munken Rough 300g, reliure dos carré collé. ISBN :  978-2-917437-48-3. Prix de vente 12 € (+ 4 € pour frais de port). Si vous souhaitez commander un exemplaire, vous pouvez télécharger un BON de COMMANDE (au format pdf) et envoyer un chèque de 12 € plus 4 € de frais de port, à l'ordre de "Galerie 175 - Éditions du Chameau", au 15 rue Mélingue 14000 CAEN.

Pour une commande entre 2 et 4 livres les frais de port s'élèvent à 7 €.
Au-delà, nous contacter.

Extraits du livre :


pages 8-9

…De toute les couleurs !

Drapeau rouge
Drapeau vert
Drapeau noir

Tricolore
Multicolore

Et tous ces paysages
Ces ocres et ces verts

Ces façades et ces décors
Et ces regards sévères
Qui tuent la vie en rose.

L’encre rouge sur les cahiers
Corrections.
L’encre noire des faire-part
De mort.
 
Des bruns et des blonds
Des blondes et des brunes
Voilées de noir
Drapés d’un keffieh
Boubous bariolés


Cheveux teints en rose
Casquette à l’envers
Turban
Crète de coq ou crâne luisant.

Lui porte kilt ou jellabah
Elle est en pantalon
le nombril à l’air cadenassé
le string est entre vu.
D’autres portent
Hommes ou femmes ?
de la tête aux  pieds
une longue robe
qui ne laisse rien paraître
de ce qu’elles croient
qu’on voudrait voir.

Oh oui, nous en voyons
de toutes les couleurs
Et tant mieux.

Le gris du ciel est monotone
et si triste
à porter.



pages 12-13

Aphrodisias

Tes pieds nus glissent sur les dalles.
Ils jouent à madame
de case noire en case blanche.
L’ombre et la lumière, l’or entre les oliviers
caressent les chapiteaux.
Font grimacer les masques du théâtre.

Entends-tu la clameur des  foules
qui se pressent sur les gradins
depuis des millénaires?
Sortis des sombres souterrains,
se mêlent les rugissements des lions,
et les pâmeurs orgiaques.
Entends-tu les flûtes, les tympanons
monter vers le chant des cigales?

Tournent  et virevoltent tes pieds et tes jambes dorées
avec une grâce que tu ne te connaissais pas
Un linge bleu et blanc drape ton corps,
anoblit tes gestes, étire ta silhouette.
Tes bras dessinent des arabesques
autour de la cime des cyprès.
Le vent léger nous apporte, des herbes folles,
des bouffées de senteurs poivrées.

Les cuivres du soleil éclatent dans ce ciel sans nuage.
Le rire des cigales  accompagne ton pas.
Puis vient le silence du temps passé, des morts enfouis,
l’énigme moussue des  mots gravés
que caressent les pattes d’un lézard.

Tes pieds nus sur le marbre chaud
se chaussent dans la trace
de toutes celles avant toi
qui ont gravi l’éternité.
Laisse ton sourire modeler la ride de tes larmes.

Ensemble, main dans la main,
de nouveaux paysages, et de nouveaux
visages
nous attendent.



pages 62-63

Partir


Il paraît que tu dois partir
Je n’en reviens pas moi-même
Car c’est un voyage d’ailleurs
Dont il est rare
Qu’on ne revienne jamais.

Dans ce pays,
dans cette nuit
de mille soleils
tu vas glisser bientôt.

Dois-je t’envier ?
Dois-je pleurer ?
Et t’en vouloir ?
Dois-je prier ?
Dois-je gueuler ?
à n’en pouvoir
Mais…



Il paraît que tu dois partir
Sans moi.
Dans les nuages
Tu vas dormir
Tu vas peut-être bien rire
Et t’étourdir
De nouveaux émois
Sans moi.

Et découvrir aussi
Qui sait
Qui c’est

Et moi
Ce grand voyage
J’aurais aimé
Le partager
Avec toi.

à Jacqueline, juin 1991.



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