"Les Vies silencieuses", 2015
                                                          Karine LANGLOIS






Les Vies silencieuses sont des textes, aux échos souvent mélancoliques, entre la nouvelle et le témoignage psychologique, la tranche de vie, où les thématiques de l’amour et de la solitude, l’absence, chères à l’auteur, se mêlent.
De courtes histoires à lire séparément ou sur un fil narratif que l’on peut tisser entre elles, puis de courts poèmes où s’entremêlent mots d’amour et maux d’amour ; ils conduisent le lecteur dans nos vies silencieuses, celles des amours cachées, de la sensualité, des amours perdues et des souffrances trop difficiles à dire, des solitudes ou du manque impossibles à combler.

Karine Langlois est née à Bayeux en 1978. Elle est professeur de français. Les Vies silencieuses est son premier ouvrage.

le livre est cité dans une chronique par la journaliste, chroniqueuse littéraire et écrivain Adeline Fleury, auteur de Petit éloge de la jouissance féminine (2015) , Rien que des mots (Editions Bourin, 2016) et Femme absolument ( Jean-Claude Lattès, 2017).

https://www.bookwitty.com/text/je-viens-de-le-perdre-comment-surmonter-une/59143ad650cef70cb8ce8e1d

Dessin de couverture de Francine Van Hove, "étude pour l'odalisque", 1985.



   



Format 13,5x19cm, 110 pages, tirage noir et blanc sur papier Munken Lynx 120 g. ISBN :  978-2-917437-67-4. Prix de vente 12 € (+ 4 € de frais de port). Si vous souhaitez acquérir un exemplaire avec la gravure, vous pouvez télécharger un BON de COMMANDE (au format pdf) et envoyer un chèque de 12 € plus 4 € de frais de port, à l'ordre de "Galerie 175 - Éditions du Chameau", au 154 grande-rue 14430 Dozulé.


Pour une commande de deux livres les frais de port s'élèvent à 5 €,  au-delà, nous contacter.


Extraits du livre :


Extrait du texte  « Seuls au monde »

« Je jette un coup d'oeil circulaire qui vérifie à nouveau la réalité de notre solitude bienheureuse : pas même un oiseau épiant, volant ou chantant sur la mer, sur les roches, sur les galets, sur les hauteurs, sur les chemins, dans le ciel ; pas âme qui vive ou qui se manifeste en tout cas. Ce silence est un appel à l'amour, audible à l'oreille de tous les amants. Ils peuvent rester là, près du balancement de l'eau et rejoindre, après avoir monté le tapis de galets, ce petit lit de sable à peine humide, là-bas. Ce sont les bercements de l'amour qui les accompagneront. Ils peuvent remonter rapidement vers les landes, s'y plonger langoureusement, dissimulés même à l'oeil du ciel. Ce sont les murmures des herbes folles froissées qui les accompagneront.
    Jean et moi ne sommes pas insensibles à l'appel de la nature tout entière. Enfin seuls, dans un cadre différent de la chambre à coucher qui cache habituellement nos étreintes, nous nous redécouvrons. Avec les plaisirs de la promenade loin de tout, loin de tous, comme unique passé, et les plaisirs annoncés de nos caresses comme unique préoccupation pour notre avenir. Chaque geste, chaque mot doit se prolonger délicieusement. On est revenus au paradis, après la chute, mais la faute, lui et moi n'en avons plus le souvenir à ce moment. Jean a assez vécu pour savoir qu'il faut saisir l'instant ; moi j'ai trop peu vécu pour savoir que cet instant de bonheur est l'un des rares que j'ai connus, et qu'il faut l'étirer encore et encore, car d'autres ne viendront peut-être pas. Chasser cette pensée hors de propos aujourd'hui. Jean est là, avec moi, j'ai oublié l'autre femme. »     



Extrait du texte « Possession »

Marie se souvient encore :
    « Je frotte sans m'y piquer la douceur de ma joue à ses poils de barbe naissants qui se hérissent. Je garde mon visage tendrement contre le sien, les yeux fermés, mes mains dans ses cheveux, les siennes dans mon dos, avec la première chasteté agréable aux couples amoureux. Puis les corps qui se connaissent et se reconnaissent, se réveillent de leur délicieuse attente. Un regard confiant, entre des yeux où se rencontrent les mêmes souvenirs, les mêmes heures complices, un seul regard éveille l'envie d'être avec l'autre, dans un échange sensuel et sexuel. L'envie de plaire, l'envie d'appartenir. L'envie d'être conquise et de conquérir aussi.
    Je m'allonge dans les plis des couvertures et j'étire mon corps comme une gomme à mâcher. Resté accroupi au bord du lit, le torse droit, il ne croise plus mes yeux mais regarde mes formes blanches et inertes. Tombent sur moi les rayons d'un soleil que l'on a autorisé à rester avec nous en ne fermant pas les volets cette après-midi. Alors que la lumière satine un peu ma peau comme un bas de catin, j'imagine qu'elle donne à mon visage un air angélique et à mes cheveux une splendeur inhabituelle. Ainsi abandonnée, je me livre aux mains désirées que ma posture a affolées. »



Extrait du texte « L'arbre de vie »

    « Il arriva en courant mais sans se presser. Juste le temps d'être désiré, imaginé. Il salua, s'excusa. Il souriait, il était beau. Bavard, il engagea la conversation. Le chien, la nature. Timide, elle s'enhardit à lui répondre, à sourire, à séduire. Comment avait-elle appris ? Elle ne le savait pas. Il y a des choses qui ne s'apprennent pas. Des évidences. Brutales, bouleversantes. Des métamorphoses. Comme des coups de poing au cœur, au ventre et des caresses à l'âme. Une émotion qui violente tout le corps, qui peine à contrôler les battements insensés du cœur qui résonne comme une grand-messe dans le pouls et dans les tempes, qui agite les mains comme un encensoir, et qui fait monter aux lèvres un nom béni. L'apaisement aussi venant d'un au-delà mystérieux qui dit que le guérisseur des blessures de l'âme est là. Une naissance.
    Elle se laissa séduire. Elle n'était plus farouche.
    Quand elle se voit dans le miroir, elle se dit qu'il reflète une femme. Un peu plus jolie. Un peu plus vivante.
    Des images dansent devant ses yeux. Obsessionnelles. C'est son corps brûlant de vie qui a mué et s'est dédoublé. Elle ne voit plus ses bras sans deux autres ramures s'élever vers le ciel, et les  doigts de ses mains éclore et se multiplier comme des boutons printaniers. Deux visages, deux chevelures se mêlent comme des feuillages. Son buste plus arrondi par une nouvelle féminité ne se dresse plus sans l'appui d'un tronc svelte et droit. Ses jambes s'accrochent aux siennes, celles de l'Homme, comme à des racines. Une sève, une pulsion de vie, traverse son corps, des lèvres devenues rouges d'avoir embrassé jusqu'à une terre qui n'est plus asséchée.
    Un arbre de vie.



Poème

Je buvais ton odeur à tes lèvres, à ton cou,
Et le flacon débouché,
Elle se promenait dans la chambre à coucher.
Longtemps après que tu l'as quittée,
Tatouée sur mes mains, jusque sur l'oreiller,
Elle me rappelait l'ivresse de nos baisers
Jusqu'à ce que tu reviennes.
Si je cherche aujourd'hui le Horla, un fantôme derrière moi,
Je peux me retourner, elle ne sera pas là, dans les vapeurs d'amour :
Ton odeur, un substitut de toi, s'est évaporée.
Sans toi, où trouver l'élixir de vie, la liqueur d'amour ?
Je n'ai plus ni l'envie ni le goût de la sobriété,
Mon Dieu que suis-je devenue ?
Une chose sans vie, allongée dans un lit,
Refuge endormi de nos heures parfumées
Que je tente en vain de ressusciter, les yeux fermés,
En respirant la pièce endeuillée, immobile.
Le flacon refermé, comment te retrouver ?
Mon avenir rétréci comme peau de chagrin
N'est plus que rester sous un drap sans empreinte de toi,
Un linceul inodore et non pas indolore
Qui rappelle parfois à celle que tu réveillais,
Qu'elle fut une âme exaltée quand elle te respirait.







Le livre est présent sur le site babelio à l'adresse suivante :

http://www.babelio.com/livres/Langlois-Les-Vies-silencieuses/817483


Texte de l'écrivain Christelle Angano publié sur son blog (http://auboutdemaplume.fr/les-vies-silencieuses-rencontre/)

Les Vies silencieuses. Rencontre.

J’ai rencontré Karine Langlois au travail. Karine est professeure de français. Nous avons été collègues pendant quelques mois. Nous avons sympathisé rapidement. Très vite, nous avons parlé écriture. Karine et moi avons en commun le goût des livres. Qu’il s’agisse de les lire mais aussi… de les écrire. Oui, Karine a fini par m' »avouer » timidement qu’elle écrivait. Qu’elle écrivait mais qu’elle n’osait pas franchir le pas de l’édition. Oser présenter un texte, c’est aussi prendre le risque de se le voir refuser. Et ce n’est pas toujours facile.

À l’époque, je venais de publier De Vous à Moi.

Karine m’a demandé de « jeter un œil » sur quelques uns de ses textes ; et bien sûr, j’ai accepté. Un peu impressionnée. Cela n’était pas sans me faire penser à mon émotion quand, à l’époque, Henri Girard avait accepté de lire quelques pages de La Dame de Fécamp.

Les vies silencieuses…

Cet ouvrage est une ode à l’Amour.  Une déclaration d’amour. Des bras tendus, désespérément vers l’Homme aimé, quand celui-ci est parti.

À un homme, mais aussi à la vie. Au vent, et à la mer, à la terre et à l’arbre. Le chemin, certes douloureux, nous entraîne vers des promenades d’une beauté insoupçonnée. Paysages Normands, embruns, genêts… Arbre protecteur, point de rendez-vous, témoin de retrouvailles amoureuses. Jardins secrets qui fleurent bon la rose et la caresse des saules.

Et la mort parfois tentatrice, comme une envie de délivrance.

Oui, ouvrir ce livre, c’est entendre le cri d’une femme. La Poésie côtoie les Larmes, la Sensualité l’ Érotisme. La Souffrance se fait chant, cri, hurlement. Le Sourire est satiné.

Et la Pudeur, toujours.

Karine, toi qui vas lire cet article. sache que j’ai aimé te lire. Les Éditions du chameau ont eu bien raison de t’accueillir. Quant à moi, je suis fière de cette place que tu m’offres. Et je te souhaite bon vent…

Un coup de cœur aussi pour la couverture…




Article publié dans le journal "La Renaissance, le Bessin - Côte de Nacre", version numérique, le 15 janvier 2016 :

Carcagny
Karine Langlois publie Les Vies silencieuses, un hymne à l'Amour
Professeur de français, Karine Langlois vient de publier son premier ouvrage aux éditions du Chameau.

Cette professeure de français, habitante de Carcagny, amoureuse des belles phrases et des beaux mots, s’est attachée au style de son écriture, a travaillé et retravaillé les textes. « J’espère que les lecteurs seront touchés», confie-t-elle.

Les mots, ceux des auteurs du XIXe siècle comme Balzac ou Maupassant, où encore ceux de Julien Gracq, auteur du 20e siècle, elle les affectionne. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle ne s’est lancée que tardivement dans l’écriture. « J’ai commencé en 2007. J’étais très admirative des auteurs du 19e et je me disais que je n’attendrai jamais leur niveau. Il a fallu que l’homme que j’aime me dise que ce que j’écrivais n’était pas mauvais pour que je me lance. » Cet homme qui l’a quitté peu après.

Cette déception amoureuse l’a amené à construire un projet autour de textes sur l’absence de l’Autre. « C’est un sujet qui me touchait vraiment, mon écriture est devenue plus fluide. »

Intimité

De la perte d’un enfant à celle de l’être aimé, en passant par le suicide, elle évoque ces sujets d’une manière émouvante, poignante, touchante. Avec des mots simples mais bien choisie, l’auteure provoque chez le lecteur un sentiment de déjà-vu. « Il y a tellement de choses difficiles à nommer, des peines compliquées à partager. L’écriture permet cela », explique-t-elle.

Fin 2014, l’écrivaine Christelle Angano lui soumet l’idée de solliciter les maisons d’édition pour une publication. « J’y ai ajouté des poèmes, qui relèvent plus de l’intime. Ce n’est pas forcément vendeur », note Karine Langlois.

Elle a envoyé son manuscrit en janvier 2015 aux éditions du Chameau et a obtenu une réponse positive cinq mois plus tard. « Toutes les résonances ont été appréciées. J’ai proposé un tableau d’une artiste que j’aime bien, Francine Van Hove, en couverture. Je suis ravie du rendu final que j’ai eu entre les mains le 22 décembre. C’est un beau cadeau, j’espère que l’homme que j’aime toujours sera touché s’il le lit. »

P. Ba.


Le bon de commande





Accueil    Actualités    Présentation    Projets    Souscriptions   Catalogue    Historique