"De-ci, delà, Fantaisies", 2019
Annick Tanguy
Le
dernier opuscule d'Annick Tanguy qui nous livre ses fantaisies sur des
thèmes variés pour les tout petits, pour rire, pour parler politique,
pour parler érotisme...
Des instants de vie captés par le regard amusé et afûté d’Annick Tanguy, déjà plusieurs fois publiées par les éditions du Chameau. drôle, attachant, tendre. La vie, à ne pas prendre au sérieux.
Des instants de vie captés par le regard amusé et afûté d’Annick Tanguy, déjà plusieurs fois publiées par les éditions du Chameau. drôle, attachant, tendre. La vie, à ne pas prendre au sérieux.
Prix de vente 12€ plus 4€ pour les frais de port pour un exemplaire. Si vous souhaitez acquérir un exemplaire, vous pouvez télécharger un BON de COMMANDE (au format pdf) et envoyer un chèque de 12€ plus 4€ de frais de port, à l'ordre de "Galerie 175 - Éditions du Chameau", 15 rue Mélingue 14000 Caen.
Quelques textes :
Être toute...
Être toute à ce que ses mains font,
Coudre, modeler,
Ecrire ou bien bricoler ;
S'expulser de ce Moi,
De ce puits qu'à tort l'on dit profond
Quand un miroir en fait le fond.
Aimer à faire ce que l'on fait
Arrête, sur soi, de se poser question.
Alors, faire pour être, est-ce la solution ?
Attention, danger !
Quand les mots se mettent à leur compte,
S'entrechoquent se heurtent,
De leur affrontement
Naissent des éclats blancs.
Être toute à ce que ses mains font,
Coudre, modeler,
Ecrire ou bien bricoler ;
S'expulser de ce Moi,
De ce puits qu'à tort l'on dit profond
Quand un miroir en fait le fond.
Aimer à faire ce que l'on fait
Arrête, sur soi, de se poser question.
Alors, faire pour être, est-ce la solution ?
2015.
Attention, danger !
Quand les mots se mettent à leur compte,
S'entrechoquent se heurtent,
De leur affrontement
Naissent des éclats blancs.
Il y a longtemps.
...Et pas plus si affinités.
Je ne vous demande pas de m'aimer
Il me suffit que vous me désiriez
Pour que je le rende en nature.
Mais si, de ma personne,
Le corps seul est visé,
Désirez-le souvent, désirez-le encore,
Epuisez-le, épuisez-moi.
Passion des corps nus,
Où se disent crus les mots de la chair ;
Passion d'être inconnu
Quand surgissent ces sons sub-humains
Qu'on aime à ouïr aussi bien qu'à rugir.
Bouleversion des sens
Cette tension vers le hors-temps
Où la jouissance mène
Signe ici-bas l'humaine condition.
Etrangement tous masculins,
Aux anges on a donné des noms
Mais pas de sexe, et de mots, non.
Du sexe les animaux,
A qui manquent les mots,
Eprouvent simplement le besoin.
Ni ange, ni bête, c'est là que ce problème
Engendre le désir comme marque de l'humain.
G. étonnamment
Entêtée, tant de blondeur m'obsède.
Dans ta voix, tes cheveux,
Tes chevilles et pieds que tu veux nus
Pour épouser la terre,
De la vie en trop retenue
A ta douceur, violence étrangement y mêle.
Entétée, tant de blondeur m'excède.
Et le désir me prend d'un acte fou,
Un rêve d'assassignat
Où je te passe au fil de ma plume,
Fil aux mots justes acéré,
Qui nommerait ta différence
Me rendrait ton altièrité.
Entétée, que ta blondeur me cède.
Beau lion domestiqué,
Non voulus sont dorés les barreaux de la cage
Que tu as choisi d'édifier
Pour dedans y demeurer sauvage,
Recouvrer là ta liberté.
...Et pas plus si affinités.
Je ne vous demande pas de m'aimer
Il me suffit que vous me désiriez
Pour que je le rende en nature.
Mais si, de ma personne,
Le corps seul est visé,
Désirez-le souvent, désirez-le encore,
Epuisez-le, épuisez-moi.
Passion des corps nus,
Où se disent crus les mots de la chair ;
Passion d'être inconnu
Quand surgissent ces sons sub-humains
Qu'on aime à ouïr aussi bien qu'à rugir.
Bouleversion des sens
Cette tension vers le hors-temps
Où la jouissance mène
Signe ici-bas l'humaine condition.
Etrangement tous masculins,
Aux anges on a donné des noms
Mais pas de sexe, et de mots, non.
Du sexe les animaux,
A qui manquent les mots,
Eprouvent simplement le besoin.
Ni ange, ni bête, c'est là que ce problème
Engendre le désir comme marque de l'humain.
1995
G. étonnamment
Entêtée, tant de blondeur m'obsède.
Dans ta voix, tes cheveux,
Tes chevilles et pieds que tu veux nus
Pour épouser la terre,
De la vie en trop retenue
A ta douceur, violence étrangement y mêle.
Entétée, tant de blondeur m'excède.
Et le désir me prend d'un acte fou,
Un rêve d'assassignat
Où je te passe au fil de ma plume,
Fil aux mots justes acéré,
Qui nommerait ta différence
Me rendrait ton altièrité.
Entétée, que ta blondeur me cède.
Beau lion domestiqué,
Non voulus sont dorés les barreaux de la cage
Que tu as choisi d'édifier
Pour dedans y demeurer sauvage,
Recouvrer là ta liberté.
1987
Bébé Cadum
Un bébé d'homme qui fait dodo ça fait caca,
C'est son cadeau à sa maman et son papa.
A son réveil il faut très vite laver tout ça ;
Mais les pipis, les cacas d'homme, nous nous savons
Que ça s'en va avec Cadum et son savon.
On frotte un peu, et d'un seul coup c'est net.
Cadum : la marque que les gens savent honnête.
Salsifis
Mon père était un militaire
Il aimait bien les salsifis
Mais il fallait qu'il en ingère
Quotidiennement, tous les midis.
En colère, un jour ma mère
En eut plus que marre et lui dit :
A présent, les scorsonères
C'est terminé, ça suffit !
Un bébé d'homme qui fait dodo ça fait caca,
C'est son cadeau à sa maman et son papa.
A son réveil il faut très vite laver tout ça ;
Mais les pipis, les cacas d'homme, nous nous savons
Que ça s'en va avec Cadum et son savon.
On frotte un peu, et d'un seul coup c'est net.
Cadum : la marque que les gens savent honnête.
Salsifis
Mon père était un militaire
Il aimait bien les salsifis
Mais il fallait qu'il en ingère
Quotidiennement, tous les midis.
En colère, un jour ma mère
En eut plus que marre et lui dit :
A présent, les scorsonères
C'est terminé, ça suffit !
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