Format 12 x 26 cm, 102 pages. Tirage numérique Noir et Blanc, en 200 exemplaires sur papier Munken Lynx 150 g. Prix de vente 22 € (+ 3€ de frais de port). Si vous souhaitez acquérir un exemplaire, vous pouvez télécharger un bon de commande (pdf) et envoyer un chèque de 22 € plus 3 € de frais de port, à l'ordre de "Galerie 175 - Editions du Chameau", au 154 grande-rue 14430 Dozulé.
Le peintre abstrait François Arnaud après avoir plongé ses plumes dans l’abstraction, les avoir baignées d’imaginaire, a rencontré les mots. Il a, de son pinceau fait une plume, peint les phrases aux couleurs de l'enfance, y adjoignant jeux de mots et double sens.la couverture
quelques dessins et textes du livre
Les bobos d’escargot Les bobos d’escargot ne sont pas très méchants. L’escargot vire et vogue sur les rêves des autres, De l’océan indien à l’océan des songes, De la lumière du jour aux tropiques du midi. C’est la houle qui les porte, escale dans tous les ports. L’escargot voyageur a sa coque sur son dos, sa roulotte dans sa tête, un parking dans ses rêves, son histoire se déroule au rythme d’un sentier. Marée haute, mal de mer, sur la route chaotique, Il sommeille très souvent où les songes prennent naissance. Voyageur immobile, moussaillon dans sa chambre, Il regarde le soleil faire le tour du cadran. Il porte des antennes, visionne la télé, La télé des provinces où les chiens lèchent les mains, où les arbres le protègent de la pluie qui s’abat. Il est là, baguenaudant dans le jour finissant. |
Le zèbre aux yeux de braise Le zèbre aux yeux de braise a des langueurs exquises. De son dos tout zébré, la sauterelle fait une marelle. De terre à paradis, elle saute de case en cœur. Son cœur bat la chamade. Le zèbre est assailli de picotements multiples, l'insecte est tout petit mais fait un vrai raffut. Ses pattes sont si grandes qu'elles font des sauts de perche. Le zèbre se retourne et contemple sa flamme; Fasciné, il se consume en un brasier ardent. La sauterelle, en sautant, a perdu la cervelle. Elle convie l'amoureux à sauter avec elle. L'aventure est nouvelle. Confronté à cet être, à ces jambes si longues, le zèbre spectateur d'une folie bergère, d'un élan très gracieux, se laisse emporter dans un saut qu'il conçoit franchement french cancan qui l'amène tout flapi, étourdi sur le sol.Sur son dos, plus personne. La sauterelle se retrouve feuille morte aplatie sous son ventre agité. Dans sa mémoire troublée, le zèbre cherche encore la présence de l'insecte mais son corps a perdu la douce sensation du frôlement de ses pattes. Au-dessus de sa tête plane un papillon. Mais le zèbre n'est pas bête, il refuse de voler. Le papillon s'envole. Quelques touches de couleurs. |
Le zébu est barbu Le zébu est barbu, d’une barbe de six jours. Le miroir lui renvoie une image inconnue, hirsute et étrangère, que sa mère, inconnue par tous les saints connus, n’aurait pas reconnue ! Ai-je vraiment trop bu, dit-il à Belzébuth, que mes poils sont si longs que je marche dessus ? zozote-t’il enfin, à qui veut bien l’entendre. La guêpe qui voyage en perd tout son latin et de surprise, tombe dans un grand verre de lait. Elle risque la noyade et gloub et gloub et gloub ! Le zébu qui la voit en si fâcheuse posture casse le verre de lait, libérant l’étourdie qui pique son sauveur et répand son venin. Il n’est pas convenable qu’un zébu soit barbu qu’il se promène ainsi sans notre assentiment, voyez comme la surprise m’a même rendu cardiaque ! Le zébu tout penaud fait un pas en arrière écrasant par mégarde l’insecte contestataire, sa barbe étant fleurie fit office de couronne, et même de linceul, ce fut économique. Le zébu resta seul, un instant arrêté puis repris son chemin, laissant dans son sillage comme un parfum d’encens, l’odeur du foin coupé. |
![]() | Le singe Don Juan Le singe a les méninges d’un pois chiche, l’abattage du bateleur, le déhanchement d’un canard. Il saute en père pénard, de branche en cœur épris, de palmier en bananier, s’éprenant d’une banane qui se consume très haut, au plus près de la lune, qui dit bonjour à une consœur plus toute jeune qui s’éclipse un peu las. C’est la reine de la nuit, elle trimbale son monocle, une jaunisse séculaire, jalousie maladive qu’elle prodigue au soleil qui ombre sa silhouette. La lune ne dort que par dépit, le jour finissant, en parlant dans ses rêves de l’amant tant aimé, qu’elle partage l’une et l’autre. Il est beau, elles le savent, même très beau, dans le noir, il garde son mystère ! Sa silhouette ténébreuse fait du jour la clarté, C’est une lutte sans merci que se livrent les rivales dont l’enjeu est un prince, dont le singe est l’image. Dans le soir des lumières, l’illusion est flatteuse. Le soleil est imbu, trop séduit de lui-même, l’attitude du macaque est tout à fait parfaite. Elle convient à l’affaire et flatte les deux rivales. De la lune, du soleil, il ne sait qui choisir. Il reste suspendu aux désirs de flatteries. Le soleil et la lune ne se rencontrent pas. Leurs clartés les aveuglent et le singe en profite. Et la lune, le soleil n’ont que l’ombre d’un amour, les fantômes d’une histoire que les siècles poursuivent sans que jamais le singe ne soit l’amant de la lune, et le soleil épris, le mari de service. |