Le crocodile n'a pas d'cédille   2011



François ARNAUD


Vous pouvez entendre François ARNAUD dans ses oeuvres sur :

  http://l-ombre-des-mots.blogspot.com



Format 12 x 26 cm, 102 pages. Tirage numérique Noir et Blanc, en 200 exemplaires sur papier Munken Lynx 150 g. Prix de vente 22 € (+ 3€ de frais de port).  Si vous souhaitez acquérir un exemplaire, vous pouvez télécharger un bon de commande (pdf) et envoyer un chèque de 22 € plus 3 € de frais de port, à l'ordre de "Galerie 175 - Editions du Chameau", au 154 grande-rue 14430 Dozulé.

Le peintre abstrait François Arnaud après avoir plongé ses plumes dans l’abstraction, les avoir baignées d’imaginaire, a rencontré les mots. Il a, de son pinceau fait une plume, peint les phrases aux couleurs de l'enfance, y adjoignant jeux de mots et double sens.
De cette rencontre, un livre poétique, d'humour et d'encres de Chine.

"Le crocodile n'a pas d'cédille" à rencontré les éditions du chameau.

L'amour est sans frontière ! Le crocodile à beaucoup d'amis: Le lapin qui peint la pluie, le zébu barbu, le chat qui chuchote des mots chouettes...
Faites  partie de leurs amis.
Vous pouvez entendre les grincements du crocodile ou les lire  sur  http://l-ombre-des-mots.blogspot.com


la couverture

quelques dessins et textes du livre

Les bobos d’escargot



Les bobos d’escargot ne sont pas très méchants.
L’escargot vire et vogue sur les rêves des autres,
De l’océan indien à l’océan des songes,
De la lumière du jour aux tropiques du midi.

C’est la houle qui les porte, escale dans tous les ports.
L’escargot voyageur a sa coque sur son dos,
sa roulotte dans sa tête, un parking dans ses rêves,
son histoire se déroule au rythme d’un sentier.
 

Marée haute, mal de mer, sur la route chaotique,
Il sommeille très souvent où les songes prennent naissance.
Voyageur immobile, moussaillon dans sa chambre,
Il regarde le soleil faire le tour du cadran.

Il porte des antennes, visionne la télé,
La télé des provinces où les chiens lèchent les mains,
où les arbres le protègent de la pluie qui s’abat.
Il est là, baguenaudant dans le jour finissant.



en version lue

Le zèbre aux yeux de braise



Le zèbre aux yeux de braise a des langueurs exquises.
De son dos tout zébré, la sauterelle fait une marelle.
De terre à paradis, elle saute de case en cœur.
Son cœur bat la chamade.
Le zèbre est assailli de picotements multiples,
l'insecte est  tout petit mais fait un vrai raffut.
Ses pattes sont si grandes qu'elles font des sauts de perche.
Le zèbre se retourne et contemple sa flamme;
Fasciné, il se consume en un brasier ardent.
La sauterelle, en sautant, a perdu la cervelle.
Elle convie l'amoureux à sauter avec elle.
L'aventure est nouvelle. Confronté à cet être,
à ces jambes si longues, le zèbre spectateur
d'une folie bergère, d'un élan très gracieux,
se laisse emporter dans un saut qu'il conçoit
franchement  french cancan qui l'amène tout flapi,
étourdi sur le sol.Sur son dos, plus personne.
La sauterelle se retrouve feuille morte aplatie
sous son ventre  agité.
Dans sa mémoire troublée,  le zèbre cherche encore 
la présence  de l'insecte mais son corps a perdu
la douce sensation du frôlement de ses pattes.

Au-dessus de sa tête  plane un papillon.
Mais le zèbre n'est pas  bête, il refuse de voler.
Le papillon s'envole.
Quelques touches de couleurs.



Le zébu est barbu



Le zébu est barbu, d’une barbe de six jours.
Le miroir lui renvoie une image inconnue,
hirsute et étrangère, que sa mère,  inconnue
par tous les saints connus, n’aurait pas reconnue !

Ai-je vraiment  trop bu, dit-il à Belzébuth,
que mes poils sont si longs que je marche dessus ?
zozote-t’il enfin, à qui veut bien l’entendre.
La guêpe qui voyage en perd tout son latin
et de surprise, tombe dans un grand verre de lait.
Elle risque la noyade et gloub et gloub et gloub !

Le zébu qui la voit en si fâcheuse posture
casse le verre de lait, libérant l’étourdie
qui pique son sauveur et répand son venin.
Il n’est pas convenable qu’un zébu soit barbu
qu’il se promène ainsi sans notre assentiment,
voyez comme la surprise m’a même rendu cardiaque !

Le zébu tout penaud fait un pas en arrière
écrasant par mégarde l’insecte contestataire,
sa barbe étant fleurie fit office de couronne,
et même de linceul, ce fut  économique.
Le zébu resta seul, un instant arrêté
puis repris son chemin, laissant dans son sillage
comme un parfum d’encens,  l’odeur du foin coupé.

Le singe Don Juan


Le singe  a  les méninges d’un pois chiche,
l’abattage du bateleur, le déhanchement d’un canard.
Il saute en père pénard, de branche  en cœur épris,
de palmier en bananier, s’éprenant d’une banane
qui  se consume très haut, au plus près de la lune,
qui dit bonjour à une consœur plus toute jeune
qui s’éclipse un peu las.
C’est la reine de la nuit,  elle trimbale son monocle,
une  jaunisse séculaire,  jalousie maladive
qu’elle prodigue au soleil qui ombre  sa silhouette.
La lune ne dort que par dépit, le jour finissant,
en parlant dans ses rêves de l’amant  tant aimé,
qu’elle partage l’une et l’autre. Il est beau, elles le savent,
même très beau, dans le noir, il garde son mystère !
Sa  silhouette ténébreuse fait du jour la clarté,
C’est une lutte sans merci que  se livrent les rivales
dont l’enjeu est un prince, dont le singe est l’image.
Dans le soir des lumières, l’illusion est flatteuse.
Le soleil est imbu, trop séduit de lui-même,
l’attitude du macaque est tout à fait parfaite.
Elle  convient à l’affaire et flatte les deux rivales.
De la lune, du soleil, il ne sait qui  choisir.
Il reste suspendu  aux  désirs de flatteries.
Le soleil et la lune ne se rencontrent pas.
Leurs clartés les aveuglent et le singe en profite.
Et la lune, le soleil n’ont que l’ombre d’un amour, 
les fantômes d’une histoire que les siècles poursuivent
sans que jamais le singe ne soit l’amant de la lune,
et le soleil  épris,  le mari de service.



Le bon de commande




Article de presse paru le 09 avril 2011 dans le journal "La montagne".



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