"Lifelike", 2011
(Livret pour automate ou homo ex machina)
ETTORE LABBATE, BAPTISTE FLOTTE.
Format
21 x 21 cm, 142 pages. Tirage numérique noir et blanc et couleur en 200
exemplaires sur papier Munken Lynx 150 grs. ISBN :
978-2-917437-31-5. Prix
de vente 15 € (+ 3 € de frais de port). Si vous souhaitez acquérir
un exemplaire, vous pouvez télécharger un bon de commande (cliquer sur le lien suivant : bon-de-commande-format-pdf) et envoyer un chèque
de 15 € plus 3 € de frais de port,
à l'ordre de "Galerie 175 - Éditions du Chameau", 154 grande-rue
14430 Dozulé.
Textes et dessins : Ettore Labbate.
Photographies :
Baptiste Flotté (les photographies ont été prises pendant les
répétitions de « Lifelike » au Centre Chorégraphique National
de Basse-Normandie en avril et octobre 2010).
Les auteurs remercient la Compagnie Silenda qui a rendu possible leur rencontre et la publication de ce livre.
Note : le chantier « Lifelike »
Ce texte a été conçu pendant
mon travail avec la Compagnie de danse Silenda autour du projet
chorégraphique « Lifelike », créé en décembre 2010 à
l’Hippocampe (Caen) et auquel ont participé Damiano Foà et Laura Simi
(chorégraphes et danseurs), Martin Grandperret (danseur),
Jean-Noêl-Françoise (musicien), Léo Frey (ingénieur, informaticien),
Fred Hocké (vidéaste), Max Légoubé et Gérald Giangrande
(constructeurs), et moi-même. En partant du questionnement concernant
les rapports entre l’homme et la machine, « Lifelike » est
d’abord un projet collectif qui aboutit à une performance ludique ou
concert polyphonique, dont les différents mécanismes ou voix
artistiques tentent de mettre en branle la machinerie humaine. Ce
projet collectif a appréhendé la scène comme une prothèse nécessaire à
la vie, la suite logique du rêve où ne pourrait être maîtrisée que
l’imperfection du vivant, en valorisant les failles et les erreurs de
sa représentation. – Ce texte, qui reprend donc le même titre de la
chorégraphie de la Compagnie Silenda, ne veut pas être un ‘catalogue’
du spectacle : il ne prétend à aucune mémoire. Il s’agit
simplement d’une trace (à l’occasion d’une trace ‘écrite’, ou plutôt
‘imprimée’, s’articulant entre dessins, discours et photographies)
parmi d’autres possibles, qui a pu résonner et s’imprimer autour de
chantier.
E. L.
Préface
1. L’homme est une machine qui tend
au zéro, une machine imparfaite par rapport aux machines proprement
dites, car les automatismes vers lesquels l’homme tend et qu’il tente
d’organiser ne coïncident jamais avec une automaticité parfaite. Car,
si l’homme se définit par cet acte de ‘tendre’ à la machine, à
l’automate, et du fait justement qu’il tend à cela, il ne l’est
effectivement pas ou, plus précisément, il devient en cela même
l’opposé de la machine. – Disons que si l’homme est une ‘machine’ qui
rêve d’atteindre le degré zéro de son propre ‘mécanisme’, à savoir
d’être un jour une machine comme une autre, cette machine est dans tous
les cas humaine : l’homme reste humain, à savoir la machine dont
la seule automaticité réussie est l’imperfection. L’homme n’est pas
indépendant, auto-gérable, auto-normatif, auto-matique… son mouvement –
sa vie – dépend … dépend de règles qu’il n’a pas fixées, mais
qu’il peut néanmoins calculer (dont il peut tout au moins calculer les
lois, quitte à les inventer, pour se croire, au moins à posteriori,
l’artisan, le créateur de son propre fonctionnement, ou, quand bien
même, pour jouer avec). La vie humaine est le seul jeu où la règle
consiste à aller sans cesse contre les règles. – Autrement dit,
la vie n’a pas de règle, n’a pas de vérité, et il n’y a aucun savoir
qui puisse nous dire comment il faut jouer.
2. QUADRATURE DU CERCLE : est la manière de trouver un quarré égal
à un cercle donné. Ce problème a occupé inutilement les mathématiciens
de tous les siècles : nos lumières nous abandonnent et aboutissent
à des ténèbres. VOYEZ CERCLE. CERCLE : figure plane, renfermée par
une seule ligne qui retourne sur elle-même. On peut distinguer les
cercles en mobiles et immobiles. Les premiers sont ceux qui tournent,
les autres ne tournent pas, ou tournent en restant toujours sur le même
plan. VOYEZ DANSER. DANSER : c’est travailler la pâte à biscuit
sur une table au sortir du pétrin, jusqu’à ce qu’elle soit bien ferme
et bien ressuyée. Ce travail consiste à tourner, retourner, presser,
manier avec les mains, pétrir avec les poings pendant environ un quart
d’heure. VOYEZ DANSEUR /-EUSE. DANSEUR / - EUSE : nom générique
qu’on donne à tous ceux qui dansent, et plus particulièrement à ceux
qui font profession de la danse. VOYEZ QUADRATURE DU CERCLE.
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