Quel petit tableau à demi caché au fond de la terre ? : Textes Jean-Luc DRON et Gérard LANGE, photographies et croquis Chantal BOURGUET et Olivier RIFFAUD, sérigraphies Bernard LOUVEL, tirage à 100 exemplaires et quinze hors commerce, 32 pages, format 18 x 25 cm, ISBN 978-2-9525-7062-6. Ce livre est épuisé, mais peut être consulté sur demande à la Galerie 175 (Dozulé).
Jean-Luc et Gérard, rendant hommage à l’Oulipo et à Georges Perec, croisent leurs textes et leurs sensibilités. Cette réflexion sur le geste créatif est approfondie par les illustrations, photographiées pour Chantal, dessinées pour Olivier, qui, à nouveau, se croisent. Bernard, avec le talent qu’on lui connaît, en a fait un objet-livre, sérigraphié. François a bien voulu l’éditer.
Préface admirative à deux voix
Lorsque
l’archéologue et le peintre décident d’écrire,
ils inventent nécessairement une règle du jeu, ils
croisent leurs regards, ils font œuvre commune, plurielle et
singulière. Cette communauté-là leur ressemble
mais ne leur suffit pas. Ils y invitent l’image et demandent aux
artistes de faire de leur livre un bel objet.
Premiers
lecteurs, nous vous invitons à cette rencontre entre
l’inventeur de traces et l’arpenteur de formes.
L’inventeur
de traces arrache du temps les fragments de la mémoire et les
arrange. Et il sait où iront ceux qu’il accueille.
L’arpenteur
de formes dispose ses outils et cherche sa matière dans les
couleurs du monde et de ses souvenirs. Et son texte se colore
d’évidence.
L’inventeur
de traces porte sur le quotidien de ses complices un regard expert,
familier et bienveillant. Et l’ordinaire si banal s’éclaire.
L’arpenteur
de formes contemple les éclats de son œuvre et relit dans le
grain des couleurs les finistères de Magellan. Et l’imaginaire
marin rejoint le chant de la terre.
L’inventeur
de traces entend le dialogue du monde dans le presque silence.
Et
il donne en partage un monde plus intelligible.
L’arpenteur
de formes encadre le jour de fulgurances poétiques.
Et
sa palette se constelle de fragments du monde.
Et
nous recevons en plein corps la brutalité de la
température, et nous éprouvons la douceur d’une
journée fraternelle et câline, et nous regardons les
traces de la pluie qui s’estompent des esprits.
Suivons
les, lecteurs séduits, lorsqu’ils tissent et lient des
choses avec habileté pour obtenir chaque jour une
intelligibilité éphémère et réjouissante.
Dessin extrait du livre page 4.