"Jo Lemonnier, peintures et dessins", 2017
                                         Jo Lemonnier


Jo, le normand qui aimait tout de sa Normandie natale, les gens, le pays, la mer, les coutumes, la langue (patois). Il en goûtait tous les produits du terroir. Tout, et avant tout, de sa petite patrie d’Omonville et l’école où régnait son père qu’en classe il appelait Monsieur. Un enfant heureux, choyé, avec des parents tant admirés et dont il évoquait très souvent le souvenir et la droiture.
Toujours un ou plusieurs crayons dans la poche, il « croquait » à tout va un arbre, une barrière, un chat, un clocher, un chapiteau, témoins les centaines de dessins qu’il a laissés. Il a ramené de ses nombreux voyages à travers toute la France des croquis ou des toiles. Un clocher à Avignon, un jardin à Montpellier, la Sorgue au Thor ou à Velleron dans le Vaucluse.
Bibi Lemassu.

Joseph Lemonnier est un enfant de la Hague, un enfant d’Omonville la Rogue. Son existence entière a tiré sa vigueur de ce petit port du Cotentin qu’il a toujours aimé retrouver.

Dans les derniers jours du siècle, en 1899, il est né à Tourlaville, près de Cherbourg, où sa mère est allée accoucher près des siens. Il revient très vite à Omonville où son père est instituteur. Habitant dans le logement de l’école du village, il mène une vie paisible, entouré de parents aimants qui l’élèvent avec des principes rigoureux. Par une éducation attentive, ils savent aussi cultiver chez lui une sensibilité aiguë et une extrême courtoisie que remarquent très vite tous ceux qui le fréquentent.

Comment a-t-il vécu dans son village normand, lieu particulier de mer et de terre sauvages, à vingt-cinq kilomètres à l’ouest de Cherbourg ? Il a, bien sûr, fréquenté les enfants de son âge : fils de pêcheurs ou de paysans avec lesquels il a lié de solides amitiés. Parlait-il patois avec ses camarades ? Sans aucun doute, car c’est une éducation ouverte que ses parents ont choisie. À l’école, soucieux de ne pas se distinguer, il vouvoyait son père, le maître, et l’appelait « monsieur », comme ses camarades.

Quel est le climat dans ce petit village, en pleine séparation de l’église et de l’état ? Les tensions sont fortes entre le curé et l’instituteur de l’époque et une anecdote révélatrice l’illustre, puisque l’enfant qui suivait le catéchisme se voit refuser de faire sa communion solennelle ! C’est un scandale, des amis du père s’en émeuvent et, très vite, on lui propose qu’une autre paroisse plus tolérante accueille l’enfant. Dignement, Victor décline l’offre : « Joseph est d’Omonville, il fera sa communion à Omonville ou il ne la fera pas.». Cette histoire a marqué toute la vie de Joseph Lemonnier : c’est un instituteur profondément laïc que l’on retrouve en poste à Cherbourg, quelques années plus tard, toujours tolérant, mais pointilleux sur les principes. S’il était laïque militant il pouvait cependant entretenir avec les ecclésiastiques des relations cordiales, voire amicales avec certains ; un jour nous le vîmes sortir de l’Abbaye de Sénanque bras dessus bras dessous avec le moine-guide érudit qui avait fait la visite, tous deux devisant joyeusement sur les beautés de l’art cistercien.

On peut imaginer sa vie dans une nature encore authentique où il devait courir sur les hauteurs, dans le vent, avec la mer à l’horizon. De cette enfance, il garde un amour impérissable de la Normandie. Rien de ce qui fait son charme ne lui est étranger : parcourir les chemins creux, les « chasses », découvrir sur une falaise un point de vue intéressant pour un tableau ou un croquis rapide, rechercher les Pierres Pouquelées du Cotentin ou les restes du Hague-Dick.

Ces liens, tant avec ses amis qu’avec la nature, étaient si forts qu’il a toujours voulu conserver des attaches avec Omonville, même quand il s’en est éloigné pour enseigner à Cherbourg. Il y a loué une maison à l’année. D’abord une ferme au fond de la vallée, les Canivières, qui appartenait aux époux Millet, des paysans voisins. Puis, quand ceux-ci marièrent leur fils, qui tout naturellement habita la maison, il en trouva une autre, face au presbytère, à côté de l’église. Il était alors locataire des Poupeville, une vieille famille locale.

Il restait en liaison étroite avec ses anciens copains d’école notamment les Caron, Henri et Charles, qui habitaient près du hâble derrière le banc de quart, c’étaient deux pêcheurs célibataires. Des taiseux, sauf quand ils étaient avec Joseph avec lequel ils avaient tant de souvenirs à évoquer.

Passionné par tout ce qui était normand, il collectionnait meubles, poteries, vêtements traditionnels et ustensiles les plus typiques et les plus divers. À Cherbourg, où il avait été nommé instituteur, il a rejoint le Cercle de l’enseignement et la société Alfred Rossel pour faire vivre le folklore à travers chants, danses et manifestations diverses dont il était souvent la cheville ouvrière et l’animateur.

Dans cet environnement familial apparaît Augustine Lemassu, une stagiaire de l’école normale venue perfectionner sa formation auprès de Victor Lemonnier, son père. Elle est son aînée de 15 ans ; dans cette campagne isolée elle est très vite accueillie dans la famille avec laquelle elle restera très liée ; une profonde amitié est née entre ces deux êtres et elle s’avéra indéfectible puisse que à 56 ans c’est lui qui lui fermera les yeux en 1955.
Georges Lemassu



    


Format 24x26 cm, 128 pages, tirage offset quadri en 300 exemplaires cousus, sur papier Munken Lynx en 150g. ISBN :  978-2-917437-75-9. Prix de vente 24 € (+ 6 € pour frais de port). Si vous souhaitez acquérir un exemplaire, vous pouvez télécharger un BON de COMMANDE (au format pdf) et envoyer un chèque de 24 € plus 6 € de frais de port, à l'ordre de "Galerie 175 - Éditions du Chameau", au 154 grande-rue 14430 Dozulé.

Pour une commande entre 2 les frais de port s'élèvent à 8,5 €.
Au-delà, nous contacter.

Peintures et dessins extraits du livre :




dans le jardin, Huile sur toile, 1956, 81 x81 cm





le déjeuner, huile sur toile, 1943, 73 x 92 cm





jardin, huile sur toile, 1955, 100 x 65 cm





la cuisine bleue, huile sur toile, 1956, 92 x 65 cm





la petite Venise, huile sur carton, 46 x 55 cm





le coin du jardinier, huile sur toile, 1958, 81 x 100 cm





fusain sur papier




fusain réhaussé à la craie, sur papier





fusain sur papier





fusain sur papier





fusain sur papier


Le bon de commande


 




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